La vaccination est l’un des grands succès de la santé publique. Des millions de vies ont pu être sauvées grâce à ce geste de prévention. En France, l’arrêt de la transmission, voire l’élimination de certaines maladies infectieuses est possible si chacun recourt à la vaccination pour se protéger mais aussi pour protéger les autres, enfants et adultes plus fragiles du fait de leur âge ou de leur état de santé et qui ne peuvent être vaccinés. Être à jour dans ses vaccinations, c’est être protégé toute la vie.
1. La vaccination, comment ça marche ?
Lorsque nous rencontrons un microbe et que nous tombons malade, notre système immunitaire se défend en fabriquant des anticorps destinés à neutraliser et éliminer ce microbe. La vaccination fonctionne de la même manière, tout en évitant les dangers liés à la maladie. Lorsque nous recevons un vaccin, un microbe rendu inoffensif est introduit dans notre corps. Il ne nous rend pas malade, mais notre système immunitaire fabrique quand même des anticorps pour le neutraliser et l’éliminer. Ainsi si nous rencontrons un jour le vrai microbe, notre système immunitaire le reconnaîtra tout de suite et l’éliminera avant qu’il ne puisse nous rendre malade.
2. A quoi servent les vaccins ?
Les vaccins sont des médicaments d’une importance capitale pour la santé de tous, car ils permettent d’éviter un très grand nombre de maladies et d’épidémies. La vaccination représente l’un des plus grands succès de la santé publique : selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 2 à 3 millions de vies sont sauvées chaque année grâce à cet acte simple de prévention.
Plusieurs millions de personnes sont vaccinées chaque année en France. Grâce à la vaccination, la variole a disparu dans le monde et la poliomyélite a disparu de France.
Se faire vacciner en respectant le calendrier des vaccinations est le moyen de prévention le plus efficace aujourd’hui pour lutter contre certaines maladies infectieuses graves, difficiles à traiter et/ou à risques de complications et de séquelles, comme le tétanos, les oreillons, la coqueluche, les méningites et septicémies à méningocoque et bien d’autres… Certaines vaccinations sont particulièrement importantes dans certaines situations, comme la vaccination contre la grippe chez les personnes âgées, les femmes enceintes ou des personnes présentant certaines maladies chroniques.
Se protéger et protéger les autres
L’utilité d’un vaccin c’est de se protéger et de protéger les autres, notamment les personnes les plus fragiles de son entourage : nouveau-nés, femmes enceintes, personnes souffrant d’une affection contre-indiquant la vaccination, personnes âgées, etc. C’est le cas notamment des vaccins contre la coqueluche et la rougeole, qui assurent une protection des nourrissons en attendant qu’ils puissent être vaccinés.
- Certains vaccins permettent également d’éviter de contracter des maladies :
chez les personnes particulièrement exposées du fait de leur activité professionnelle ou de loisir (leptospirose, rage, hépatite B, etc.) ; - chez les personnes résidant ou voyageant à l’étranger lorsque la maladie est fréquente dans les lieux de résidence ou de séjour (fièvre jaune, fièvre typhoïde, etc.).
3. Que contiennent les vaccins ?
Les vaccins sont composés d’une ou plusieurs substances actives d’origine biologique appelées « antigènes vaccinaux», qui sont issues de bactéries ou de virus. Afin de rendre le vaccin plus efficace, l’antigène vaccinal est généralement combiné à un adjuvant qui est très souvent un sel d’aluminium (hydroxyde ou phosphate). Des conservateurs antimicrobiens peuvent être employés pour empêcher la contamination microbienne du vaccin. Des stabilisants (lactose, sorbitol, etc.) peuvent être utilisés afin de maintenir la qualité du vaccin pendant toute sa durée de conservation.
4. Les adjuvants vaccinaux, c’est quoi ?
Notre système immunitaire, constitué des cellules de défense de l’organisme, doit réagir lorsqu’un microbe pénètre dans notre organisme, afin de l’éliminer.
Lorsque l’on injecte un vaccin, il agit de manière à ce que le corps développe sa propre protection contre les bactéries ou les virus qui sont à l’origine de la maladie ciblée par le vaccin.
Pour la majorité des vaccins inactivés (ne comportant pas de microbe vivant), la présence d’adjuvant est indispensable pour permettre une réponse immunitaire entraînant une protection. L’ajout d’adjuvant dans les vaccins permet, par ailleurs, de diminuer la quantité d’antigènes par dose vaccinale et de réduire le nombre d’injections.
Les sels d’aluminium figurent parmi les adjuvants les plus utilisés dans le monde, avec un recul d’utilisation de quatre-vingt-dix ans et des centaines de millions de doses injectées.
À noter : la recherche se poursuit actuellement pour élaborer de nouveaux adjuvants permettant de vacciner contre de nouvelles maladies.
5. Comment savoir quels vaccins faire ?
Quelques conseils pour être toujours à jour de vos vaccinations :
- Chaque fois que vous allez chez le médecin ou que vous emmenez votre enfant se faire vacciner, prenez un rendez-vous pour le prochain vaccin — même si ce n’est que dans un ou plusieurs mois.
- Inscrivez ensuite la date du prochain rendez-vous sur un calendrier dès votre retour à la maison (mémo, téléphone portable, etc.)
- Demandez à votre médecin ou à l’infirmier de vous remettre un carnet de vaccination si vous n’en avez pas. Ce dernier est spécialement conçu pour noter tous les vaccins que vous recevrez.
- Chaque fois que vous allez vous faire vacciner ou emmenez votre enfant se faire vacciner, apportez le carnet de vaccination ou le carnet de santé afin que votre médecin ou l’infirmier puisse le tenir à jour et noter la date du prochain rappel.
- Rangez les carnets de vaccination de toute la famille dans un endroit sûr. Vous pourriez en avoir besoin plus tard, par exemple au moment d’inscrire votre enfant à la garderie ou à l’école, pour voyager dans d’autres pays, si vous avez le projet d’avoir un enfant ou en cas d’hospitalisation.
- Consultez régulièrement le site Vaccination-info-service.fr pour vous tenir informé(e) des nouveautés apportées au calendrier vaccinal.
6. Quelle est la différence entre les vaccins obligatoires et les vaccins recommandés ?
Il n’y a aucune différence en termes d’efficacité, de sécurité et de qualité entre les vaccins recommandés et les vaccins obligatoires.
La distinction entre vaccin obligatoire et vaccin recommandé est uniquement liée à l’histoire de la vaccination en France puisqu’initialement, les vaccinations obligatoires étaient destinées à combattre des maladies qui constituaient des fléaux sanitaires (poliomyélite, diphtérie, variole, tétanos, tuberculose), et que le législateur voulait la disparition des maladies et pour cela que ces vaccinations soient accessibles à tous.
Les vaccins plus récents ont été recommandés et non rendus obligatoires car les autorités sanitaires ont estimé que le recours à la vaccination n’en serait pas affecté, préférant responsabiliser chaque personne sur sa propre santé.
Les vaccins recommandés sont donc tout aussi importants et nécessaires que les vaccins obligatoires ; ils sont simplement plus récents. Ils permettent aussi de lutter contre des maladies graves voire mortelles chez les enfants et les adultes, qu’elles soient d’apparition rapide (par exemple certaines méningites ou septicémies) ou retardée (certains cancers).
Cependant, cette distinction a plusieurs conséquences :
- les vaccinations obligatoires sont exigés pour l’entrée en collectivité (école, crèche, centre de vacances), par conséquent un enfant non vacciné avec les vaccins obligatoires ne pourra pas être admis dans ces collectivités ;
- les parents (ou les titulaires de l’autorité parentale) d’enfants n’ayant pas reçu ces vaccinations obligatoires peuvent être poursuivis pénalement ;
- L’indemnisation en cas d’effets indésirables imputables à la vaccination est différente selon le caractère obligatoire ou non du vaccin.
Par ailleurs, certaines vaccinations qui ne sont pas obligatoires pour la population générale le sont pour différentes professions : professionnels de santé et étudiants des professions de santé, personnels de laboratoire, égoutiers, vétérinaires, personnels travaillant dans les transports sanitaires, dans l’alimentation, thanatopracteurs (métier consistant à prodiguer les soins de conservation aux défunts), personnels des établissements médico-sociaux, etc.
7. Quels sont les 11 vaccins obligatoires chez l’enfant de moins de 2 ans ?
Parce que les recommandations n’ont pas permis d’obtenir des couvertures vaccinales satisfaisantes, la loi a rendu obligatoire, à compter du 1er janvier 2018, onze vaccins pour les enfants de moins de 2 ans nés à partir du 1er janvier 2018. Pour ces enfants, ces vaccinations seront exigées pour l’entrée en collectivité (c’est-à-dire en crèche, à l’école, ou pour partir en colonie par exemple.) à compter du 1er juin 2018.
Ces onze vaccins sont les vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, l’Haemophilus influenzae b, l’hépatite B, le méningocoque C, le pneumocoque, la rougeole, les oreillons et la rubéole.
Pour les enfants nés avant le 1er janvier 2018, les vaccinations contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite continuent d’être exigibles pour entrer en collectivité. Pour ces enfants, les vaccins contre les huit autres maladies sont néanmoins vivement recommandés pour les protéger contre des maladies qui peuvent être graves.
8. La vaccination comporte-t-elle des risques ?
Plusieurs centaines de millions de personnes sont vaccinées chaque année en France et dans le monde. La plupart des réactions vaccinales sont mineures et passagères, et les éventuels effets indésirables des vaccins sont très surveillés. Le risque de développer une maladie grave en ne se vaccinant pas est beaucoup plus important que celui de voir apparaître un effet indésirable lié à la vaccination.
Comme pour tous les médicaments, les vaccins peuvent provoquer des effets indésirables (ou effets secondaires). Les effets indésirables les plus fréquents sont une fièvre légère et une douleur ou une rougeur au point d’injection. Les effets indésirables graves sont très rares et font l’objet d’un suivi et de recherches approfondies lorsqu’ils surviennent.
La déclaration des éventuels effets indésirables, qu’ils soient graves ou non, par les professionnels de santé et par les patients, permet de faire progresser en permanence la sécurité des vaccins.
Des vaccins à risque ou des maladies à risque ?
Rougeole, oreillons, rubéole… Contrairement à ce que l’on pense parfois, il s’agit de maladies graves qui peuvent entraîner de sérieuses complications à la fois chez les enfants et chez les adultes, parmi lesquelles la pneumonie, l’encéphalite et le syndrome de rubéole congénitale, etc.
Alors que l’on espérait pouvoir éliminer la rougeole en France (moins de 50 cas déclarés par an en 2006 et 2007), une résurgence importante de la maladie a été observée entre 2008 et 2014, avec plus de 23 300 cas de rougeole déclarés (dont près de 15 000 cas pour la seule année 2011). Près de 1 500 cas ont présenté des complications pulmonaires ayant justifié l’hospitalisation, 34 une complication neurologique et 10 personnes sont décédées. Après une baisse du nombre de cas en 2016, plusieurs foyers de rougeole ont repris en 2016.
À savoir :
Il ne faut pas confondre les effets secondaires avec les contre-indications à certaines vaccinations qui sont très rares.
Certaines personnes ne peuvent pas être vaccinées pour des raisons liées à leur état de santé. Ces contre-indications (maladie, grossesse pour certains vaccins, allergie…) sont bien connues et relatives à chaque vaccin : avant de prescrire puis avant de réaliser une vaccination, le médecin ou la sage-femme vérifie si le patient peut ou non être vacciné au moment prévu.
9. La grossesse est-elle une contre-indication à la vaccination ?
Aucune toxicité sur le fœtus n’a été montrée avec les vaccins. On considère cependant qu’il est préférable de reporter les vaccinations après l’accouchement, sauf lorsqu’elles sont nécessaires en raison de circonstances particulières (voyage à l’étranger, épidémie…)
La vaccination contre la grippe est recommandée chez la femme enceinte, quel que soit le stade de la grossesse.
Les vaccins inactivés sont inoffensifs pour le fœtus. Les vaccins vivants atténués sont déconseillés pendant la grossesse, bien que de nombreuses études aient montré l’absence de conséquences pour le fœtus : le risque est plus théorique que réel.
Il est nécessaire de s’assurer de l’absence de grossesse avant d’administrer le vaccin contre la rubéole (ROR) ou la varicelle. Cependant, une vaccination réalisée par mégarde chez une femme enceinte ne justifie pas une interruption de la grossesse.
Pour plus d’information sur votre cas particulier, n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin.
10. Pourquoi vacciner si tôt après la naissance ?
La plupart des vaccinations du calendrier vaccinal sont recommandées tôt après la naissance pour plusieurs raisons.
- Les maladies évitables par ces vaccinations peuvent être particulièrement graves, voire mortelles, chez le bébé et le jeune enfant de moins de 2 ans. Par exemple, chez les tout-petits, la coqueluche peut engendrer des asphyxies, la rougeole peut se compliquer d’encéphalites (infections du cerveau), les méningites à pneumocoque ou à méningocoque peuvent être mortelles ou laisser des séquelles graves chez les enfants de moins de 2 ans. Il est donc nécessaire de vacciner le nourrisson dès son plus jeune âge avant qu’il ne rencontre ces maladies.
- Les anticorps transmis par la mère durant la grossesse diminuent au fil des mois.
- La vaccination de l’enfant permet de prendre le relais de la protection transmise par sa mère.
- L’entourage du nourrisson, même apparemment non malade, peut lui transmettre des maladies.
- La vaccination renforce le système immunitaire encore fragile du jeune enfant et lui permet de se protéger contre ces maladies.
L’allaitement est précieux pour le bébé mais ne suffit pas pour le protéger. Dans l’utérus, le fœtus bénéficie des anticorps de sa mère. L’allaitement maternel protège le nourrisson contre de nombreuses infections parce que le lait contient des protéines qui stimulent son système immunitaire. Mais cette immunité transmise par la mère est incomplète : elle ne le protège pas suffisamment longtemps et pas contre de nombreuses maladies infectieuses.
Lorsqu’il grandira, l’enfant consolidera son propre système immunitaire au contact des différents microbes qu’il rencontrera. Mais en attendant, il faut que l’immunité du nourrisson et de l’enfant en bas âge soit renforcée par la vaccination pour une protection efficace dès les premières semaines de la vie.
11. Quels vaccins faire pour voyager à l’étranger ?
En cas de voyage à l’étranger, il est vivement conseillé :
- d’être à jour des vaccins recommandés en France ;
- d ’être protégé contre des maladies infectieuses qui circulent fortement dans la zone de destination.
La mise à jour du calendrier des vaccinations
Les vaccins recommandés en France peuvent être encore plus nécessaires dans d’autres pays : par exemple, le vaccin contre la diphtérie, maladie qui a disparu en France mais circule encore dans certains pays d’Europe de l’Est ou d’Asie, ou le vaccin contre la poliomyélite dont des épidémies sévissent dans certains pays d’Afrique.
Des vaccins spécifiques à votre destination et votre activité
Certains vaccins comme ceux contre la typhoïde, la rage, la leptospirose, l’encéphalite à tiques sont recommandés dans certains pays, en particulier lorsque les conditions de séjour sont « aventureuses », dans des zones rurales ou forestières, dans des régions isolées ou dont l’hygiène est précaire, etc.
D’une manière générale, la vaccination contre l’hépatite A est fortement recommandée pour tout séjour dans un pays à bas niveau sanitaire.
Vaccins recommandés ou obligatoires
Des vaccins sont exigibles pour l’entrée dans certains pays, comme par exemple le vaccin contre la fièvre jaune pour un voyage dans une zone intertropicale d’Afrique ou d’Amérique du Sud, ou le vaccin contre la méningite à méningocoque pour les pèlerins se rendant à la Mecque.
Comment s’organiser, où se renseigner ?
Il est important de s’informer et de se préparer deux à trois mois avant son départ en prenant rendez-vous avec votre médecin traitant ou dans un centre de vaccinations spécialisé dans les vaccinations pour les voyageurs, pour faire le point sur les vaccinations dont vous avez besoin en fonction de votre destination et des conditions de séjour.
Le fait de s’y prendre à l’avance permet d’être sûr d’être vacciné assez tôt pour être protégé lorsque l’on arrive dans le pays concerné.
Certains vaccins ne se font que dans des centres de vaccinations internationales ou des centres agréés pour la vaccination contre la fièvre jaune.
Source : http://inpes.santepubliquefrance.fr/10000/themes/vaccination/index.asp
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